Ou comment l’hypnose permet d’accompagner le deuil
Le deuil est une étape quasiment incontournable dans bien des situations. Mais le deuil est mal aimé, probablement parce que mal perçu ! On en parle ?!
Faire son deuil, ça veut dire quoi ?
Le mot deuil vient du latin dolus (« douleur »), et de l’ancien français duel (« douleur », « affliction causée par la mort de quelqu’un »).
« Faire son deuil » est un terme galvaudé, trop usité, qui semble signifier rompre définitivement les liens avec la personne disparue. Pourtant, « faire son deuil » ne signifie pas oublier l’être disparu. C’est impossible ! Votre mémoire ne peut pas être effacée de toute une période de votre vie. Cette tranche de vie, vécue avec la personne disparue, a fait de vous qui vous êtes aujourd’hui !
Cette injonction (oublier) est donc paradoxale et insolvable.
Donc non ! « Faire son deuil » ce n’est pas oublier. Vos souvenirs resteront intacts ! Vos sensations passées, les mots, les images ou même les odeurs, tout ce que vous avez partagé restera intact.
« Faire son deuil » c’est l’idée de pouvoir penser à la personne perdue sans explosion émotionnelle excessive qui vous empêche de vivre votre vie.
« Faire son deuil » c’est aussi l’idée de ne plus être rattrapé incessamment par les souvenirs passés (ruminations), et de pouvoir enfin conserver la possibilité de se libérer de l’espace mental pour vivre, là encore, votre propre vie.
Enfin, le deuil est un message qui peut être perçu comme positif. Ce message nous raconte aussi que la personne disparue a eu une influence positive sur notre vie, que nous avons eu la chance de croiser sa route, que notre vie s’est enrichie de sa présence, de son soutien, de nos échanges avec elle. A quoi notre vie ressemblerait-elle sans avoir croisé sa route ? Ce n’est sans doute pas le plus facile, mais il est vrai que prendre un temps pour remercier la vie de nous avoir donné l’opportunité d’avoir rencontré cette personne peut aider à contrebalancer le chagrin. Obervez tout ce qu’il vous reste de cette rencontre ?
Faire son deuil de qui/de quoi ?
Même si dans cet article je parlerai plutôt de personne disparue pour simplifier l’écriture, il y a d’autres évènements dont il est possible de « faire le deuil » pour reprendre sa route et avancer dans sa vie. En voici quelques exemples :
Une personne : que ce soit un parent, un conjoint, un enfant, un ami.
Un animal : Et oui, nos animaux constituent des compagnons de route qui peuvent s‘avérer précieux à notre équilibre ou à celui de la famille, et leur disparition peut être vécu de manière très intense par certains d’entre nous.
Une relation : On y pense pas toujours, mais une relation amoureuse, une relation fraternelle, une relation humaine quelle qu’elle soit peut représenter un lien tellement important dans notre vie, que sa perte peut entrainer une douloureuse remise une question, et le désir de retrouver cette relation perdue.
Une vie rêvée : Faire le deuil d’un métier rêvé, d’un lieu de vie idéalisé ou d’un style de vie imaginé sont autant d’éléments pouvant faire l’objet d’un deuil pour nous permettre de reprendre les rênes de notre vie, de rebondir et d’avancer sur nos projets en acceptant les conditions de vie du moment.
Une vie « ordinaire » (handicap) : Là aussi, un accident de vie, une maladie particulière entrainant une situation de vie non « ordinaire » impliquant une situation de dépendance, ou l’usage d’un équipement spécifique et lourd au quotidien, ou la privation de l’usage d’une partie du corps (jambe, bras, vue, ouïe, etc…) nécessite souvent le passage par une phase d’acceptation de la situation pour envisager sa vie autrement.
Toutes ces situations sont différentes et en même temps elles ont le même point commun, celui de faire le deuil de quelque chose de perdu (souvent pour toujours) et de l’idée de se tourner vers l’avenir et d’avancer dans sa propre vie.
Les différentes étapes du deuil
« Faire son deuil » représente une période de vie qui peut durer un « certain » temps.
Toutes les situations de deuils évoquées juste avant, sont malgré tout différentes et ne s’abordent pas de la même manière. Mais dans quasiment tous les cas, nous passons tous par plusieurs étapes, qui, elles-mêmes durent plus ou moins longtemps. Ce temps peut vraiment varier de quelques minutes à plusieurs années.
Voici les étapes quasiment invariables traversées par tout un chacun, touché par la perte de quelqu’un ou d’une situation :
- Le déni
- La colère
- La tristesse
- L’acceptation
Je ne vais pas détailler chaque étape, je ne souhaite pas donner un cours dans cet article, mais la simple prise de conscience de ces étapes est intéressante pour identifier son propre cheminement.
Si vous avez dû vivre un deuil, aviez-vous remarqué être passé par ces étapes ?
Si vous vivez actuellement un deuil, savez-vous où vous en êtes ?
Faire son deuil, combien de temps ?
Je vais sans doute être décevant, ici, mais il n’y a pas de réponse absolue.
A chaque deuil, un « temps » de rebond inégal et imprévisible. Les situations ne sont pas comparables entre elles. Il n’y a pas de norme et chaque individu est unique.
Il y a autant de personnes qui culpabilisent d’avoir « fait son deuil » en 15 jours, que celles qui ne l’ont pas fait en 3 ans…
Il n’y a pas de règle.
On a tous besoin d’un temps différent selon le contexte de la disparition, selon son rapport à la mort ou à la spiritualité, selon son rapport à la personne ou à l’objet de la perte et même selon sa culture (dans certaines cultures, la mort est littéralement célébrée dans la joie).
Donc le temps qui vous convient est le bon temps. Sentez-vous libre de disposer du temps dont vous avez besoin pour « faire votre deuil ».
Maintenant, un indicateur intéressant qu’il est peut être temps de « tourner la page », c’est de commencer à se sentir prisonnier de la situation. De ne plus la choisir mais de la subir. D’avoir envie de passer à autre chose, mais de ne pas y parvenir. Ce sont des sensations personnelles que vous pouvez identifier en écoutant votre corps s’exprimer, soit naturellement, soit à l’occasion d’espace mental que vous vous créez.
L’hypnose est un outil parmi d’autre pour créer cet espace mental et modifier en profondeur (inconscient) son rapport à la situation vécue et de libérer ce qui a besoin de l’être.
Et vous ? Comment créez-vous votre espace mental ?
Faire son deuil, pourquoi faire ?
Même s’il est possible de ressentir une sorte de « pression sociale » à devoir « faire son deuil », ce qu’expriment, en général, les personnes qui donnent ces conseils c’est « Tu sembles avoir arrêté de vivre depuis la disparition de cette personne, s’il te plait reviens vivre ta vie avec nous, tu nous manques ! »
Mais la seule personne habilitée à prendre la décision de « finir son deuil », c’est la personne endeuillée elle-même. Si elle perçoit le message de ses amis, ou de sa famille comme un appel au retour à la vie en communauté et qu’elle réalise qu’il serait temps, en effet, de reprendre les rênes de sa propre vie, pourquoi pas. Mais dans le fond, rien ne peut imposer à qui que ce soit de reprendre sa vie en main, de retrouver du plaisir dans les moments agréables de la vie sans ressentir de la culpabilité ou de repenser à l’être perdu sans éprouver de vives émotions.
C’est (comme très souvent) une décision personnelle.
En général, les personnes qui décident de se faire accompagner à « finir leur deuil », ce sont des personnes qui souhaitent rependre du contrôle sur leur vie, leur projet, leurs émotions, et participer à nouveau à la vie du groupe (amis, famille, collègues), mais qui se sentent dépassées.
Dépassées, parce que l’énergie n’est pas au rendez-vous. Parce que l’on ne sait plus/pas comment faire. Le sommeil est perturbé. L’alimentation est en berne. L’envie de renouer des liens sociaux en bas de l’échelle du désir. Une perpétuelle sensation gênante ou troublante, dans le ventre, dans le plexus, dans la gorgées, ou autre…
Quand on veut « finir son deuil », mais que l’on n’y arrive pas seul, c’est un bon point de départ pour envisager de se faire accompagner pour passer à l’étape d’après.
Le deuil est un passage.
Et vous ? Comment avez-vous fait votre deuil ? Partagez le dans les commentaires.
Bonjour à toutes et à tous et merci Stéphane pour cet article. Pour ma part, c’est en découvrant la spiritualité de la Kundalini que j’ai pu avancer dans le deuil de ma petite fille. Cela m’a été d’une grande aide.
Merci Sylvie pour ton partage. Chacun son chemin pour avancer et si la spiritualité de Kundalini t’a permis d’avancer dans le deuil de ta petite fille, c’est une aide précieuse.