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Et si le harcèlement scolaire avait une solution ?

Dans le domaine du harcèlement scolaire et en particulier de la réponse qu’il conviendrait d’y apporter, les approches sont diverses.

Autant pour le harcelé que pour son entourage, pas facile d’adopter la bonne attitude.

Et en même temps, quelle est la « bonne » attitude ?

Cet article est largement et librement inspiré de la proposition que le Dr Philippe AIM propose d’adopter face au harcèlement scolaire (et cyber harcèlement) dans son livre « Harcèlement Scolaire » que je ne saurai que trop vous conseiller de lire :

Le livre « Harcèlement Scolaire » par le Dr Philippe Aïm sur Amazon.fr

Simple, écologie et redoutablement efficace, j’aurai certainement apprécié avoir ces quelques outils extrêmes simples pour me sortir du cercle vicieux du harcèlement.

Mais avant tout, commencons par une définition du harcélèemnt scolaire pour limiter le propos :

« Il s’agit d’attaques petites, répétitives et blessantes« .

On ne parle pas ici d’agressions d’ordre physique, ou sexuel, touchant l’intégrité d’autrui, qui dans ce cas, nécessitent l’intervention des personnes en responsabilité dans ces cas là (surveillant, directtrice, police, juge, etc…)

 

De l’intention des harceleurs

J’aimerai commencer cet article en mettant une chose importante au clair.

Les harceleurs ne sont pas des enfants qui ont mauvais fond ou qui sont de futurs psychopathes en devenir. S’il y avait autant de psychopathes que de harceleurs en herbe, le monde aurait certinament une autre tête. Mais enfermé dans le cercle vicieux du harcèlement, il est clair que l’enfant harcelé (ou ses parents) pourrait le penser.

Le harceleur adopte une attitude (très) maladroite pour survivre à sa manière à sa vie sociale scolaire.

Parfois même inconscient du mal qu’il peut faire, il est lui-même enfermé dans un processus relationnel qui parfois le dépasse. Le harceleur lui-même peut être en souffrance et sa réponse relationnelle se montre totalement inadaptée.

Même si très majoritairement non coupable de son attitude qui le dépasse, le harceleur n’en demeure pas moins responsable et il est évident que son attitude doit être remise en question d’une manière ou d’une autre et qu’un enseignement spécifique sur les « bonnes » compétences rationnelles pourraient lui être fournies.

  • Et si l’enfant harcelé allait les lui donner indirectement ?
  • Et si le système autour de l’enfant harceleur se mettait en marche pour l’accompagner et l’aider plutôt que le punir

 

De bonnes intentions, mais une gestion inefficace du harcèlement par le système éducatif

Le système actuel est basé sur la sanction. Si un harceleur est découvert, il est pointé du doigt, mis à l’écart et sanctionné.

Ce coup de bâton donné au harceleur, nourri son ressentiment à l’égard du système. Et qui plus est, s’il est en difficulté personnelle,  le risque le plus important étant de nourrir son appétit de vengeance et que ce dernier s’en décharge sur le harcelé lui-même. Et le cercle vicieux s’alimente de lui-même.

Les intelligences émotionnelle et relationnelle ne sont pas des compétences innées. Plutôt que de punir, il conviendrait d’éduquer, d’expliquer et de permettre aux harceleurs de gérer leurs besoins (d’importance, de econnaissance, de contribution, etc…) autrement.

Par ailleurs, le  problème de demander au « système » de prendre la main sur la gestion de la relation harceleur/harcelé, c’est de décharger le harcelé de sa capacité à réagir en autonomie et de manière compétente.

Même si je pense qu’il est intéressant d’éduquer le harceleur, il est extrêmement important de donner les bons outils au harcelé pour qu’il puisse se sortir de lui-même de la relation toxique qui lui a été imposée.

 

Dans certaines limites

De quoi parle-t-on ici ? De harcèlement verbal (moral) !

Les agressions physiques (quelle que soit leurs natures) doivent être signalées et sanctionnées. Chaque citoyen (enfant compris) mérite d’être protégé pour assurer son intégrité physique et ce, sans condition.

L’éducation nationale ou la police ont le rôle de protéger nos enfants de ces agressions excessives et dangereuses.

 

Il convient juste de bien distinguer l’agression physique de la provocation physique. La limite se trouve là où la violence blesse l’enfant.

  • Avant il convient de réagir de manière appropriée et de permettre au harcelé de ne pas rentrer dans le cercle vicieux.
  • Après, il faut demander de l’aide bien légitime aux autorités compétentes.

 

De bonnes intentions, mais une gestion inefficace du harcèlement scolaire par de vieilles recettes

Ignorer  son harceleur : c’est une forme de violence (le mépris). Si une réponse violente est formulée en retour d’un commentaire violent du harceleur, c’est le début de l’escalade de violences verbales.

Répondre coup pour coup : De toute évidence, c’est une autre forme d’escalade de violence physique. D’autant plus que le harcelé peut se retrouver « injustement » coupable et loin de satisfaire le harceleur, c’est le début de l’escalade de violences physiques.

Se sentir victime : c’est envoyer un message au harceleur, tu as gagné et tu peux continuer, je suis un bon client. Ce que tu me dis me touche, je fais rire tout le monde à mes dépens, reviens demain, je continuerai de bien faire rire tout le monde.

Personnellement, j’ai tenté la première approche sans succès et sans comprendre pourquoi ça ne fonctionnait pas.

 

Mais alors concrètement, que faire ?

Ici, on pourrait écrire un livre entier sur le sujet. ?

Et donc je vous invite à lire le livre « Harcèlement Scolaire » du Dr Philippe Aïm du Dr Philippe AIM tellement bien écrit sur ce sujet.

J’en livre quelques pistes et quelques exemples dans ce paragraphe.

Extraits du livre :

[…]

Il n’y a que trois raisons pour lesquelles on se fait agresser.

Pas dix, pas mille ni une infinité. Seulement trois.

[…]

Domination : L’agresseur veut rabaisser l’enfant et bénéficier du « pouvoir social ».

Exemple :

  • « T’es moche ! »
  • « T’es idiot ! »

Réponse appropriée :

  • « Ah oui ? Qu’est ce qui te fait dire/penser ça ? »
  • « Ah bon !? Si tu le dis… Tu as bien le droit de le penser après tout… »

 

Humour L’agresseur veut rire à mes dépens, se moquer

Exemple :

  • « Eh ! Tu grossis à vue d’œil patapouf ! »
  • « Alors la petite intello, tu as couché avec la prof de Maths pour avoir 18 ? »

Réponse appropriée :

  • Rire de/Féliciter pour la (mauvaise) blague du harceleur (sans ironie, ni mépris)
  • Renchérir sur la (mauvaise) blague du harceleur, mais sur soi
  • « Et alors ? »

 

Victimisation : L’agresseur veut se venger de quelque chose

Exemple :

  • Le harceleur pousse le harcelé

Réponse appropriée :

  • « T’es fâché contre moi ? »
  • S’il répond non : « Ah ? Tant mieux ! »
  • S’il répond oui : « Ah bon ? Pourquoi ? » et quelque soit la réponse de répondre à nouveau « Je suis désolé »

 

En faisant ça, qu’est ce qui se passe ?

Il s’agit dans les trois cas, de ne pas se défendre ni contre attaquer. Ne pas se sentir atteint (ne pas le montrer) et garder à l’esprit que tout un chacun a bien le droit de penser ce qu’il veut.

D’une manière générale, poser une question à son harceleur, c’est comme une manière de s’intéresser à lui. Le harcelé reste maitre du changement qui s’opère dans le rapport systémique avec le harceleur, qui ne trouve plus une victime face à lui mais une personne plutôt sympa qui s’intéresse à lui et lui pose des questions. C’est assez déstabilisant.

Il ne faut pas nécessairement s’attendre à des réponses amicales et sincères en retour, mais toute la dynamique relationnelle perd de son sens initial et de son attrait pour le harceleur. Sa cour va vite se lasser du spectacle promis qui n’a plus lieu et le harceleur va changer de victime.

En tout état de cause, en sortant du jeu, le harcelé « gagne » et le harceleur « perd ».

Un point important à retenir est que laisser l’autre penser ce qu’il pense, ce n’est pas être nécessairement d’accord avec lui. C’est juste l’idée de refuser le débat, de ne pas rentrer dans son jeu et de garder la main sur son propre jeu.

 

Et le cyber harcèlement dans tout ça ?

Je soutiens l’idée, qu’à notre époque, nous devrions fournir un téléphone portable à nos enfants après leur avoir donné un permis de naviguer sur les multiples réseaux sociaux, afin d’en comprendre les règles et les risques. Accéder à Internet, c’est accéder à une très grande richesse d’information. En comprendre les dangers, sécurise l’enfant et rassure les parents.

Loin d’en faire un cas particulier, le harcèlement sur Internet ne nécessite pas davantage de compétences que celles évoquées si dessus.

« Liker » un commentaire négatif, répondre « Tu as bien le droit de le penser », ou « Ah bon !? Tu trouves ? » sont autant de moyens simples pour ne pas laisser place à une escalade de cyber violences verbales s’installer sur son compte Instagram, FaceBook, TikTok ou Twitter au fil des commentaires par le jeu des réponses aux commentaires…

Et il reste possible de ne pas répondre du tout aux commentaires agressifs, fallacieux et méchamment gratuits.

 

 

Comment accompagner un enfant subissant le harcèlement ?

Comprendre quel type de harcèlement l’enfant est en train de vivre.

Prendre le temps de lui expliquer ce qu’il se passe pour lui et désactiver d’éventuels jugements qu’il peut se donner à mauvais escient.

Proposer à l’enfant de jouer un jeu de rôle avec le praticien pour remettre en scène la situation de harcèlement dans un contexte sécurisé.

Proposer à l’enfant des attitudes-réponses différentes (de l’harceleur joué par le praticien) pour permettre à l’enfant de comprendre aussi l’envers du décor.

Donner des clés simples et clairs à l’enfant pour lui permettre de réagir différemment.

Jouer à nouveau la partie avec les nouvelles « armes relationnelles » de l’enfant.

L’objectif étant l’éducation, la prise de confiance de l’enfant et lui transmettre l’envie de jouer à ce nouveau jeu relationnel pour passer à autre chose dans sa vie d’enfant.

Véritable coaching relationnel, l’hypnose peut trouver aussi son intérêt pour débloquer une situation complexe, enracinée chez l’enfant depuis longtemps et lui permettre de changer petit à petit d’attitude face aux harceleurs.

Se faire accompagner, c’est aussi la possibilité de désensibiliser l’enfant d’un sujet particulier sur lequel justement, les harceleurs s’appuient pour le faire réagir.

 

Conclusion

Par certains côtés, les réponses à faire par le harcelé, peuvent paraitre contre-intuitives.

Et en même temps, j’ai personnellement trouvé cette approche d’un bon sens sans pareil.

L’avantage immense de cette méthode est qu’elle ne nécessite que très peu de temps pour se les approprier. L’enfant, empêtré dans une histoire de harcèlement, submergé parfois par les émotions ressenties, se voit simplifiée la réponse à faire à son harceleur.

Et en plus, il y a la réponse ultime à utiliser par défaut, en manque total d’inspiration : « Ah bon ? Tu as le droit de penser ce que tu veux ! ».

Alors, je n’ai qu’une proposition à vous faire : essayez et vous verrez !

« Il n’y a qu’une seule manière de toujours obtenir le même résultat, c’est de toujours faire la même chose. » A. Einstein

Ah si autre chose : on parle ici des enfants, mais en fait tout est valable pour les adultes aussi et en toutes circonstances (sportives, professionnelles, réseaux sociaux, etc…)

Et vous ? Comment gérez-vous les relations de harcèlement ? Comment proposez-vous à vos enfants de les gérer ?

Un excellent exemple de mise en pratique présenté par l’auteur du livre, le Dr Philippe AIM, à l’occasion du #Anti2010.

Je vous encourage à vous abonner à son excellente chaine YouTube. ?

 

Et un échange très interessant entre Dr Philippe AIM et Fabrice MIDAL sur ce sujet :

 

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